Le Tirage des Deux Cercles

Voici un tirage multi-supports qui s’adapte à la fois aux techniques propres aux jeux Lenormand (Petit et Grand) ainsi qu’aux tarots et oracles courants. Si celui-ci permet de répondre à une question précise, mais aussi d’analyser une situation de manière poussée, il peut aussi être utilisé sans question en tant que tirage général.

Dans cet article, j’explique comment effectuer ce tirage avec un tarot ou un oracle, mais aussi avec les jeux Lenormand. Ainsi, quel que soit votre support préféré, le Tirage des Deux Cercles sera à votre portée !

Objet

Cerner ce qui se passe en général autour du consultant et identifier ses principales préoccupations.

Analyser une situation à travers ses racines, ses développements présents et son évolution probable, à la fois sur les plans conscient et inconscient.

Le tirage

Quel que soit le support utilisé, le tirage comprendra toujours neuf cartes en tout et aura toujours la forme suivante :

Le Chaudron de Morrigann: Le Tirage des Deux Cercles

 

Toutefois, la manière de procéder différera en fonction du support utilisé. Pour réaliser ce tirage, il vous suffit donc de vous référer aux explications qui concernent le type de jeu que vous avez sélectionné.

 

Avec un tarot ou un oracle

Après avoir mélangé et coupé le jeu, on l’étale devant soi en éventail face cachée. On tire alors neuf cartes que l’on dispose comme sur le schéma ci-dessus, la première étant celle du centre, notée CS (i.e. consultant).

 

Avec un Petit Lenormand

Déterminer la carte référente

Si le tirage concerne un domaine particulier de la vie du consultant ou une situation précise, on prend pour repère la carte référente correspondante. Elle occupera la position centrale dans le tirage (CS).

S’il n’y a pas de question ou si le tirage concerne le consultant en général, on prend comme carte référente le Monsieur ou la Dame, qui occupera la position centrale dans le tirage (CS).

Réaliser le tirage

Une fois la carte référente ou la carte consultant définie, on la laisse dans le jeu. On mélange, on coupe et l’on étale le jeu devant soi en éventail face cachée.

On tire une carte, que l’on regarde. Si celle-ci est la carte référente (ou la carte consultant), on la pose devant soi, face visible. Elle devient dès lors la carte notée CS sur le schéma. On tire ensuite huit cartes, que l’on dispose face cachée comme indiqué sur le schéma présenté plus haut. La lecture peut alors commencer.

Si la carte référente ou la carte consultant n’est pas la première tirée – et ce sera très souvent le cas ! –, on met la carte tirée (elle ne sera pas utilisée) et on en tire une autre, que l’on regarde. Si celle-ci n’est toujours pas la carte référente ou consultant, on continue de tirer carte après carte, et ce jusqu’à ce que la carte référente ou consultant apparaisse. Une fois celle-ci trouvée, on la positionne devant soi face visible. Les huit cartes tirées ensuite sont disposées selon le schéma présenté plus haut.

 

Avec un Grand Lenormand

Déterminer la carte référente

Si l’objet du tirage est une exploration générale, on peut opter pour la carte consultant Monsieur ou Dame selon le sexe du consultant. Il est aussi possible de tirer une carte, dont le grand sujet représentera alors la situation générale du consultant. Dans ce cas, il faudra interpréter cette carte car elle apportera des informations intéressantes quant à la manière dont le consultant vit sa situation.

Si le tirage vise à examiner un domaine ou une situation particulière, la première carte tirée se placera au centre et le grand sujet en représentera le domaine ou la situation tels qu’ils sont au moment où le tirage est effectué. Cette carte devra être interprétée.

Réaliser le tirage

On procède comme avec le Petit Lenormand si l’on décide de placer la carte Monsieur ou Dame au centre du tirage. Si en revanche on décide de tirer une carte pour représenter la situation, alors la carte placée au centre du tirage sera la première tirée.

Lecture et interprétation

Avec un tarot ou un oracle

La carte centrale (CS)

Cette carte fait office de charnière entre les deux axes symétriques puisque c’est autour d’elle que le tirage est organisé. Elle est donc lue en premier car elle est le point d’articulation du reste du tirage.

Elle incarne le consultant et/ou sa situation au moment du tirage, c’est-à-dire dans le présent. Elle permet ainsi d’avoir un aperçu de ce que vit le consultant et de sa position actuelle par rapport à ce qui se passe autour de lui.

Les deux axes

Une fois la carte centrale examinée, on se concentre sur les deux axes dont elle est le centre.

L’axe vertical est celui de la temporalité. Ainsi, les cartes situées à gauche de la carte centrale (i.e. 1, 5, 4, 8) renseignent sur le passé. Bien sûr, il ne s’agit pas ici d’avoir un aperçu de l’intégralité de la vie du consultant (ce serait impossible en si peu de cartes !), mais plutôt de cerner ce qui dans le passé – récent ou lointain – a mené le consultant là où il est aujourd’hui, c’est-à-dire au moment montré par la carte centrale. Ces cartes représentent donc les racines de la situation présente. Les cartes situées à droite de la carte centrale (i.e. 2, 6, 3, 7) incarnent quant à elles l’évolution probable de la situation si le consultant ne change rien aux dynamiques qui sont présentes autour de lui au moment du tirage. Comme toujours en cartomancie, il s’agit bien ici de l’évolution probable de la situation, et non d’un futur qui serait gravé dans le marbre. Aussi, si ce qu’il aperçoit dans cette partie du tirage ne lui plaît pas, le consultant peut toujours œuvrer à modifier son attitude et sa stratégie pour faire prendre aux choses une tournure différente.

L’axe horizontal est celui de la conscience. Ainsi, les cartes situées au-dessus de la surface (c’est-à-dire au-dessus de la ligne de l’axe) dépeignent le plan conscient tandis que celles situées en dessous de la surface évoquent le plan inconscient. Le plan conscient (cartes 1, 5, 2, 6) est celui du concret et du tangible. On y trouve donc ce qui se réalise concrètement autour du consultant : les événements extérieurs, ses actions, ce qu’il a exprimé sur le plan extérieur, ce dont il a conscience. Le plan inconscient (cartes 4, 8, 3, 7) est celui des mécanismes intérieurs tels que les peurs, les espoirs, mais aussi les raisons inconscientes des actions du consultant. Il peut également montrer ce qui se passe autour du consultant mais qu’il ignore ou ne voit pas.

Pour plus de clarté, ces deux axes sont représentés sur le schéma ci-dessous :

Le Chaudron de Morrigann: Le Tirage des Deux Cercles (schéma annoté)

Les deux cercles

Ils situent les événements et les éléments mis en évidence dans le tirage un peu plus précisément dans le temps, ce qui permet d’établir une chronologie plus précise. Ainsi, le cercle intérieur, composé des cartes 1, 2, 3 et 4, présente les éléments les plus proches du consultant, qu’ils soient passés ou à venir. Le cercle extérieur, où l’on trouve les cartes 5, 6, 7 et 8, montre des éléments antérieurs à ceux illustrés par le cercle intérieur. Par conséquent, la carte 5 montre un élément antérieur à celui évoqué par la carte 1.

 

Avec un Petit Lenormand

L’interprétation de ce tirage avec un Petit Lenormand ne diffère pas beaucoup de celle que l’on fait avec un tarot ou un oracle, à cela près que l’on fait intervenir une notion supplémentaire, propre celle-ci aux jeux Lenormand.

Les deux axes

Les axes symétriques de temporalité et de conscience (axe vertical et axe horizontal) ne changent pas et sont considérés de la même manière que ce qui a été expliqué précédemment. Ainsi, l’axe vertical sépare toujours le passé de l’évolution probable de la situation, et la chronologie des événements est respectée (passé proche/passé plus lointain, etc.). L’axe horizontal quant à lui évoque toujours les plans conscient et inconscient tels qu’ils ont été définis plus haut.

Les deux cercles

Le principal changement dans l’interprétation intervient au niveau des deux cercles (événements récents, événements plus lointains) puisque ceux-ci vont intégrer un aspect propre au Petit Lenormand : celui de la proximité des cartes par rapport à une référente.

Ainsi, en plus d’évoquer des événements passés ou à venir récents, les cartes 1, 2, 3 et 4, qui apparaissent dans le premier cercle (ou cercle intérieur), sont considérées comme « proches » de la carte consultant ou de la carte référente. Lorsqu’on les interprétera, on considérera donc uniquement cette valeur les concernant.

De la même manière, en plus de donner un aperçu des événements passés ou à venir plus lointains que ceux contenus dans le premier cercle, les cartes 5, 6, 7 et 8, qui appartiennent au deuxième cercle (ou cercle extérieur), sont considérées comme « éloignées » de la carte consultant ou de la carte référente. On les lira donc en conséquence.

 

Avec un Grand Lenormand

Si la définition des deux cercles et des axes ne change pas, la manière de lire les cartes quant à elle suit les particularités du jeu puisqu’on se sert en effet des grands et des petits sujets.

On déchiffre d’abord les grands sujets, puis on précise les grandes dynamiques ainsi mises au jour à l’aide des petits sujets. Ainsi, les cartes qui composent le cercle intérieur sont lues par rapport à la carte centrale : pour les cartes 1 et 4, on prend en compte le grand sujet et le petit sujet de droite ; pour les cartes 2 et 3, on se concentre sur le grand sujet et sur le petit sujet de gauche. En ce qui concerne le cercle extérieur, on lit le grand sujet et le petit sujet de droite pour les cartes 5 et 8, et le grand sujet et le petit sujet de gauche pour les cartes 6 et 7.

Remarques

Par sa structure, ce tirage offre de multiples niveaux de lecture, fondés d’une part comme on l’a vu sur un jeu de symétrie entre les différents axes, et d’autre part sur un effet de résonances entre certaines lames. Ainsi, on obtient en huit cartes une analyse poussée de la situation du consultant.

 

Les résonances entre les lames

Pour obtenir un niveau de lecture supplémentaire, il est possible de pousser le jeu de symétrie encore un peu plus loin. Ainsi, les lames résonnent avec leur « reflet » : la lame 1, qui évoque le passé, trouve son reflet futur en la lame 2 sur le plan conscient. De la même façon, les lames 5 et 6 se répondent. Ceci est valable également pour les cartes 4 et 3 et 8 et 7 sur le plan inconscient. Les résonances intervenant sur l’axe vertical indiquent des correspondances entre le passé et l’évolution probable sur le plan conscient.

Si l’on suit l’axe horizontal en revanche, on s’attache aux résonances qui s’expriment entre les plans conscient et inconscient. Ainsi, la lame 5 résonne avec la 8, la 1 avec la 4 (pour le passé), la 2 avec la 3, et la 6 avec la 7 (pour l’évolution probable). Ici, les lames indiquent les racines inconscientes des choses qui se manifestent et dont le consultant a conscience.

Ces différents niveaux de lecture permettent une interprétation croisée, c’est-à-dire qu’une même carte aura nécessairement plusieurs valeurs à la fois. Ceci offre la possibilité d’une analyse poussée et détaillée.

 

Avec ou sans question ?

Ce tirage peut se faire avec ou sans question. S’il répond à une question, il fournit une analyse fouillée qui s’appuie sur la résonance des événements, des situations et des états d’esprits situés dans les différents niveaux examinés (conscient/inconscient, passé/évolution probable).

Dans le cas où il est effectué sans question, il fait office de tirage général et montre alors l’évolution du consultant et/ou de son existence ou d’une situation qui le concerne. En début de consultation, c’est un très bon tirage d’introduction.

 

Que faire si certaines positions restent vides faute de cartes ?

Si l’on procède avec un jeu Lenormand, il peut arriver pour des raisons évidentes que la carte référente ou consultant se manifeste tardivement dans le tirage et que par conséquent, il reste moins de huit cartes à tirer dans l’éventail. Le tirage n’est alors pas complet. Dans ce cas, ces positions restent vides et l’on comprend que certains aspects ne sont pas pertinents par rapport à la situation examinée, qu’ils sont sans intérêt ou qu’ils n’existent tout simplement pas.

Supports à privilégier

Ce tirage a été créé spécifiquement pour les jeux Lenormand car il en suit les méthodes particulières. Il est donc à effectuer en priorité avec ceux-ci. Cependant, il est tout à fait possible de le réaliser avec un tarot ou un oracle car les résultats sont tout aussi saisissants. Par exemple, j’apprécie particulièrement l’utilisation de Madame Endora’s Fortune Cards.

(© Morrigann Moonshadow, le 09 décembre 2012. Reproduction partielle ou totale strictement interdite.)

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