Contact :
Lettre au plagiaire
Cher plagiaire ;
Permets que je t’adresse ces quelques lignes. Toi et moi nous connaissons de bien plus près que de raison, aussi tu ne verras aucun inconvénient à ce que je te tutoie.
Cette lettre s’adresse à toi. Toi qui, bien trop souvent, parcours mes pages et lis mes écrits. Ceux-ci semblent te plaire tellement que pour ne pas les égarer, tu ne vois pas d’autre solution que de les prendre, sans autre forme de procès, pour te les approprier. Pour cela, tu vas même jusqu’à changer, de-ci de-là, un mot, une expression qui ne te plaît pas. Pour améliorer mes textes, sans doute qui, bien que tu les apprécies au point de vouloir les reprendre à ton compte, ne te satisfont pas pleinement… ou peut-être crains-tu ce qui se produit trop souvent : que mon œil aguerri repère le délit et que je te demande expressément de retirer ce que sans scrupule tu m’as volé.
Oui, tu as bien lu : volé. Ne t’en déplaise, Internet n’est pas un espace de non droit, et mon blog comme mon site ne sont pas en libre-service. N’oublie pas que nul n’est censé ignorer la loi, pas même toi. Tu n’es pas non plus sans ignorer, à moins que tu ne saches lire (mais alors, comment pourrais-tu trouver mes textes intéressants au point de les vouloir pour toi ?), que lorsqu’un anti-clic droit est installé, la chose signifie que l’auteur ne souhaite pas voir ses productions copiées-collées. Bien sûr, tu me diras que l’anti-clic droit se contourne aisément pour qui connaît quelques raccourcis clavier. C’est vrai. Mais alors, que fais-tu des avertissements qui sont publiés et qui sont là pour t’inciter à ne pas laisser ces vilains travers prendre le dessus lorsque tu viens « chez moi » ? Que fais-tu de la mention « copie interdite – blog/site déposé » que tu peux pourtant contempler à loisir sur chacune de mes pages ? Allons… cessons là cette mauvaise foi !
En me dépouillant de ma propriété, tu sais pertinemment ce que tu fais : tu gagnes du temps dans la création de tes propres pages, ou peut-être de ton forum auprès des membres duquel tu veux passer pour quelqu’un de brillant… tant que personne ne te pose de questions sur ce que « tu » as écrit, car il faut bien avouer que c’est là que les choses se compliquent puisque tu risques d’être démasqué, toi qui te trouves bien incapable d’y répondre !
Pire encore, tu te sers parfois de mes articles pour alimenter ton site de commerce en ligne car, bien que tu aies pignon sur rue, avouons-le encore une fois, tu trouves fort éreintant de rédiger toi-même les présentations des jeux que tu vends. Alors le copié-collé reste la solution la plus « rentable »… jusqu’à un certain point ! En effet, as-tu bien conscience que, si tu es pris la main dans le sac – et tu le seras ! – tu encours de graves poursuites, voire des dédommagements à (me) payer ? Je sais l’amour inconditionnel que tu voues à mon travail, mais de là à vouloir me récompenser d’un gros chèque, je n’en demandais pas tant !
Alors un conseil, cher plagiaire : toi, l’internaute qui passes ici et qui es heureux de trouver des contenus qui te plaisent, quelles que soient tes motivations, résiste à la tentation du clic droit ! Que tu sois un particulier ou un professionnel, tu encours des risques sérieux, et tu n’auras aucune excuse. Dire que tu aimes mon travail ne tiendra pas, pour la bonne et simple raison que lorsqu’on apprécie le travail de quelqu’un, la moindre des choses est de rendre à César ce qui lui appartient en incitant les autres à aller le consulter dans son contexte original. Toi, le professionnel, as-tu conscience qu’étant moi-même professionnelle, je suis en droit de porter plainte contre toi pour concurrence déloyale, voire pour contrefaçon ? Car bien sûr, tu as parfois la « sagesse » de modifier un mot par-ci par-là, mais la « bêtise » de conserver mes quelques fautes de frappe qui, pour le coup, s’avèrent très utiles. Il n’est pas correct d’utiliser le travail d’autrui pour gagner de l’argent sur son dos. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est la loi.
Tu ne peux pas me voler, me piller impunément de la sorte, d’autant que tu es largement prévenu au cours de ta navigation. Et souviens-toi : « bien mal acquis ne profite jamais », dit-on, et cela vaut aussi dans ce cas précis.
Plutôt que d’agir comme un voleur, demande à l’auteur quelles sont ses conditions pour te laisser utiliser une partie de son travail. Il sera ravi de voir que ses longues heures passées à mettre des idées en place, à rédiger un contenu organisé et un texte agréable à lire sont récompensées par l’intérêt que tu lui portes, et il répondra à tes questions avec plaisir. Ainsi, tu te montreras respectueux de son travail et t’attireras sa reconnaissance plutôt que sa colère. Ne trouves-tu pas que tu y gagnerais au change ?
Alors à l’avenir, réfléchis à deux fois avant de te comporter comme un voleur…
À bon entendeur… !
(© Morrigann Moonshadow, le 22 novembre 2014. Reproduction partielle ou totale strictement interdite.)
Très bien exprimé et pensé. J’aurais réagi pareil.
Merci, Lyn! 😉