The Enchanted Lenormand Oracle (Caitlín Matthews, Virginia Lee)

Texte : Caitlín Matthews
Illustrations : Virginia Lee

Le Chaudron de Morrigann: The Enchanted Lenormand OracleLes jeux Lenormand sont devenus une véritable mode dont se sont emparés les pays anglophones, qui jusque-là semblaient plutôt frileux à utiliser ces systèmes de divination qu’ils jugeaient souvent trop complexes ou d’un autre âge. Depuis quelque temps pourtant, on voit fleurir un certain nombre d’ouvrages – livres comme jeux – qui tantôt décortiquent le Petit Lenormand, tantôt en proposent des variantes. Les résultats sont tout aussi variés que les intentions des auteurs et illustrateurs, et il est parfois difficile de s’y retrouver. Fort heureusement, certaines créations sortent du lot en apportant non seulement une esthétique de toute beauté ainsi qu’un ajustement tout à fait judicieux des cartes au niveau symbolique sans pour autant mener vers le contresens. C’est le cas du Enchanted Lenormand de Caitlín Matthews et Virginia Lee.

Présentation

Le jeu est présenté sous la forme d’un coffret en carton rigide contenant, en plus des cartes, le livre rédigé par Caitlín Matthews et un poster de tirage prévu pour le Grand Tableau. Le coffret en lui-même est plutôt bien réalisé et le visuel plonge directement celui qui s’apprête à l’utiliser dans l’atmosphère véhiculée par le jeu.

Le Chaudron de Morrigann: The Enchanted Lenormand Oracle

Les cartes

Les cartes sont de bonne facture, découpées sans accroc dans un carton suffisamment épais pour ne pas s’abîmer après quelques utilisations et pour ne pas gondoler comme c’est malheureusement le cas de certains jeux. L’aspect brillant des lames met en valeur l’aspect artistique du jeu en lui donnant une luminosité particulière, un peu comme si l’on regardait à travers un miroir.

 

Une atmosphère unique

Le Enchanted Lenormand présente une grande originalité dans la relecture qu’il fait du Petit Lenormand classique, et le travail artistique produit pour chacune des trente-neuf lames qui le composent y est pour beaucoup. Lorsque j’ai parcouru le jeu pour la première fois, j’ai eu une sensation de familiarité avec l’atmosphère qui s’en dégage, comme si les illustrations me transportaient en terre féerique sans pour autant que cette terre me soit inconnue. Le hasard de la navigation Internet m’a appris que Virginia Lee est en réalité la fille d’Alan Lee, que les amateurs de fées et de fantasy connaissent bien et dont j’ai étudié certaines œuvres pour les besoins de mes recherches tolkieniennes ! Tout en restant dans la lignée de ce grand artiste, Virginia a néanmoins réussi à créer un monde artistique bien à elle.

On pourrait s’attarder des heures durant devant chaque carte tant les illustrations sont raffinées et riches en symboles et en éléments cachés, ce qui est une qualité que peu de jeux présentent aujourd’hui, en particulier les Petits Lenormand, souvent jugés « trop simples » par les artistes pour parvenir à en faire quelque chose de profond. L’apparente simplicité des symboles ouvre en réalité une multitude de possibilités de réécritures, comme le montre avec brio le résultat obtenu ici.

La beauté des illustrations oniriques rend bien difficile le choix des lames à présenter dans une critique qui se veut nécessairement synthétique. C’est pourquoi j’ai opté pour une analyse thématique du jeu autour de quelques points remarquables qui, je l’espère, mettront en valeur la finesse, la magie et la profondeur du langage symbolique employé par l’artiste. Ainsi, on observera d’abord la mise en scène commune à chaque lame, puis on se concentrera sur la subtilité des illustrations qui dénote une profonde compréhension du jeu par ses auteurs tout en mettant en relief des aspects complémentaires en plus de ceux que l’on connaît déjà. Enfin, on terminera sur l’intérêt des lames additionnelles qui ont été insérées aux trente-six originelles.

 

Mise en scène et structure générale des cartes

La structure commune aux trente-neuf lames que l’on observe dans ce jeu est très intéressante puisqu’elle contribue grandement au transport de l’utilisateur – interprète comme consultant – dans un monde onirique et enchanté. Un travail minutieux a été réalisé à ce niveau-là, et celui-ci produit un effet de résonance qui se répercute sur l’ensemble du jeu, créant ainsi une continuité, un lien entre les cartes.

Le Chaudron de Morrigann: The Enchanted Lenormand - Dos de carteLe recto des lames présente un décor commun auquel s’intègre l’élément symbolique qui servira à la divination. Une boule de cristal – que mon âme de tolkieniste s’est empressée de rapprocher d’un Palantír ! – est délicatement posée au sein d’un écrin de branches entrelacées entre lesquelles se glisse du lierre. Au-dessus de la boule trône la carte à jouer associée au symbole du Petit Lenormand, maintenue par les branches courbes. En-dessous se trouve une plaque de bois sur laquelle est gravé le numéro de la carte. Les quatre angles sont quant à eux occupés par les symboles des quatre couleurs d’un jeu de cartes, qui se forment dans le prolongement des extrémités des branches. Ainsi, on trouve un diamant dans l’angle supérieur gauche (en anglais, « Carreau » se dit Diamond – « Diamant » – en raison de sa forme), une pique en pierre taillée pour les Piques (angle supérieur droit), un trèfle à trois feuilles pour les Trèfles (angle inférieur droit), et un cœur pour les Cœurs (angle inférieur gauche). L’ensemble donne l’impression à celui qui regarde les cartes qu’il vient de trouver un inestimable trésor dans la forêt : pour que celui-ci lui révèle ses mystères et lui ouvre une fenêtre sur son passé, son présent et son avenir, il lui suffit de se pencher sur la boule de cristal qui repose dans ce bel écrin naturel.

Le verso reprend des motifs similaires à ce qui vient d’être observé, insistant sur la notion de lien et de continuité, tant dans le visuel que dans la symbolique. Ainsi, on retrouve la boule de cristal en position centrale. Beaucoup plus petite que celle du recto, celle-ci est au centre d’une forme plus ou moins ronde suggérée par l’entrelacement des branches. Autour de la boule de cristal, on retrouve les quatre As, entre lesquels sont intercalés les symboles des quatre couleurs tels qu’ils apparaissaient sur le recto. Là encore, ils s’inscrivent dans le prolongement des extrémités des branches, desquelles ils semblent germer. On note ici aussi la présence du lierre qui vient rappeler que tous les éléments – représentés par les symboles – sont liés et indissociables, de même que toutes les cartes du jeu le sont également par extension.

 

Des illustrations d’une grande finesse au service du langage symbolique

Si l’on se penche plus avant sur les illustrations en elles-mêmes, on ne peut qu’être enchanté – dans tous les sens du terme ! – par les effets qu’elles produisent et les enrichissements qu’elles apportent à la tradition Petit Lenormand. La grande subtilité dont est empreinte chacune des cartes s’exprime à travers deux aspects principaux, qui servent le langage symbolique originel du Petit Lenormand et le dépassent : le premier est un jeu de reflets qui prolonge la métaphore de la boule de cristal tandis que le second traduit picturalement ce qui est habituellement exprimé par les quatrains présents dans la version « classique » du jeu ainsi que les principales significations des lames. Ces deux procédés donnent un effet de mise en abîme qui appuie l’idée de se plonger dans un monde féerique grâce à la fenêtre ouverte qu’est la boule de cristal.

Le jeu des reflets

Le Chaudron de Morrigann: The Enchanted Lenormand - (5) Tree (L'Arbre)La notion de reflet introduite par le motif récurrent de la boule de cristal permet de nombreux jeux d’ombre et de lumière dont Virginia Lee se sert à merveille pour transporter l’utilisateur dans un monde où les apparences peuvent être trompeuses. Ainsi, en plus du point de réflexion de la lumière qui apparaît sur chaque carte et qui donne du volume à la boule de cristal, on observe sur un certain nombre de cartes des ombres qui tantôt dédoublent l’élément principal de la carte, tantôt y apportent une nuance, le tout semblant naturellement intégré à la scène qui est dépeinte. Par exemple, les nœuds de l’écorce de l’Arbre lui donnent un visage qui n’est pas sans rappeler le Vieil Homme Saule dont Tom Bombadil délivre les Hobbits dans Le Seigneur des Anneaux.

L’ombre projetée par la Verge (qui dans le Enchanted Lenormand devient un Balai) se déforme pour évoquer une silhouette féminine où la paille du balai devient la jupe et le manche le haut du corps, certainement en clin d’œil aux sorcières et à leur attachement pour cet outil ! Le Renard est présenté dans un paysage enneigé, ce qui permet de lui attribuer un double blanc que l’on distingue dans la neige. Voilà un choix très intéressant qui met en lumière l’un des aspects de la lame trop souvent oublié : à l’arrêt, le Renard est tapi sous des feuillages et semble protéger son double éphémère, qui quant à lui paraît affaibli, rappelant ainsi la notion de protection du « clan » auquel on appartient (quel qu’il soit) contre toute forme de menace extérieure. Le Chien fait appel à un procédé similaire puisque l’animal qui apparaît au premier plan semble être à la recherche de ses semblables, que l’on aperçoit au loin sous forme de silhouettes qui batifolent à l’arrière-plan. Ceci illustre les liens d’amitié incarnés par la carte.

 

Le Chaudron de Morrigann: The Enchanted Lenormand - (11) Rod / (14) Fox / (18) Dog (Verge / Renard / Chien)

 

La Haute Tour s’élève vers un ciel sombre et couvert, ce qui est l’occasion pour certains nuages de prendre forme humaine. Celui qui se trouve à gauche de la Tour dessine en effet un visage et une longue chevelure, comme si l’esprit de la personne retenue dans l’édifice se matérialisait. Le Mont présente lui aussi un paysage anthropomorphique puisque l’élément principal de la carte est assimilé à un vieillard assis, les mains posées sur les genoux. Voilà qui souligne l’inertie de l’obstacle rencontré par le consultant, mais aussi son caractère imposant et le fait qu’il soit solidement ancré. La longue barbe du personnage souligne également son ancienneté, à l’image de la montagne qui se dresse depuis la nuit des temps.

L’Anneau est également très intéressant puisqu’on y observe deux reflets. Le premier se trouve dans la pierre qui est montée sur la bague et laisse entrevoir deux mains qui se tiennent. S’il est impossible de dire avec précision s’il s’agit là d’une poignée de main entre deux associés ou de deux mains qui s’unissent dans un engagement sentimental, ceci rappelle l’idée de contrat exprimée par cette carte, quelle que soit la nature de celui-ci. Cette notion est renforcée par l’ombre qui se déroule jusqu’au pourtour et qui prend la forme d’une chaîne, appuyant ainsi la solidité des engagements contractés. On peut aussi y voir une mise en garde contre un accord abusif qui pourrait emprisonner ou aliéner le consultant.

 

Le Chaudron de Morrigann: The Enchanted Lenormand - (19) Tower / (21) Mountain / (25) Ring (Haute-Tour / Mont / Anneau)

 

S’il est impossible de lire le contenu de la Lettre, on remarque que les mots qui sont couchés sur le papier prennent vie à travers la silhouette humaine qui semble s’élever de la feuille de papier. Penché sur la lettre, le visage donne l’impression de la lire à haute voix, un peu comme lorsqu’on entend dans notre tête la voix de notre correspondant en lisant ce qu’il a écrit. Voilà une façon très poétique de rendre visuellement présent celui qui est absent ! La Dame voit quant à elle se dessiner dans les reliefs du paysage devant lequel elle se tient une silhouette féminine, vers laquelle sa tête est tournée tandis que l’Ancre est tenue par les mains de la figure (femme, marin, sirène ?) que creuse le sable de la plage ou elle repose.

 

Le Chaudron de Morrigann: The Enchanted Lenormand - (27) Letter / (29) Woman / (35) Anchor (Lettre / Dame / Ancre)

 

L’une de mes cartes préférées est sans doute la Traversée (« the Crossing »), qui remplace la Croix et sur la portée symbolique de laquelle je reviendrai plus loin. Ce qui m’intéresse ici est la bordure de l’étendue verte qui se trouve de l’autre côté du pont car elle figure un phénix déployant ses ailes, la tête tournée vers la droite et vers le ciel. Le bec de l’animal se prolonge en un sentier qui se déroule au milieu des arbres pour sillonner une verte contrée.

La transcription visuelle des quatrains

Si l’on dit souvent qu’une image exprime bien plus de choses que les mots ne sauraient le faire, le Enchanted Lenormand en est un exemple saisissant. On ne peut en effet manquer de remarquer que la part belle y est laissée à l’illustration et que par conséquent, les quatrains que l’on trouve sur les versions « classiques » n’y apparaissent pas. Sont-ils pour autant totalement absents des lames ? Certainement pas, et c’est là toute la subtilité de ce jeu ! Les idées véhiculées par les quatrains sont exprimées visuellement par les illustrations de Virginia Lee, ce qui permet de ne pas perdre de vue le sens profond des cartes.

Parmi les exemples les plus remarquables, on pense notamment au Nuage qui, avec ses deux visages, incarne d’un côté le trouble, les soucis, la déception et la tourmente (visage triste, gris et tourné vers la terre) et de l’autre l’espoir et la fin des tourments (visage lumineux, souriant et tourné vers le ciel). En plus d’incarner la beauté, le Bouquet est tendu au consultant par une main qui se fond dans le décor, rappelant la notion de cadeau, de présent offert qui est contenue dans le quatrain.

 

Le Chaudron de Morrigann: The Enchanted Lenormand - (06) Cloud / (09) Bouquet / (21) Mountain (Nuage / Bouquet / Mont) Nuage Bouquet Mont

 

Le Mont, que l’on a déjà évoqué plus haut, est lui aussi une très belle illustration du court poème car le vieillard est enraciné dans le sol et sa stature imposante révèle bien l’obstacle infranchissable qui s’oppose au consultant, que ce soit passivement ou activement. Quant au Chemin, il est si courant de le prendre pour la représentation d’un choix à faire que l’on en oublie presque sa signification première, qui est reprise ici : au départ, cette carte annonce surtout des difficultés, dont l’importance et la durée varient selon les cartes voisines. Cette idée est reprise à travers l’illustration qui montre deux sentiers qui se déroulent devant le voyageur : l’un mène vers une sombre et dense forêt tandis que l’autre plonge dans une grotte obscure. Dans l’herbe qui borde les sentiers se dessinent des flèches, qui ne font que multiplier les possibilités qui s’offrent au voyageur… cela dit, quelle que soit l’option qu’il choisira, sa route ne pourra être que longue et difficile…

Grâce au lierre qui le verrouille, le Livre incarne bien la notion de secret qui le caractérise habituellement dans le Petit Lenormand. En effet, le lierre est une plante qui symbolise l’attachement, le lien indéfectible qui unit deux choses ou deux personnes. Par extension, il devient un parfait cadenas pour maintenir à l’abri les secrets que renferme le livre. Cet aspect est renforcé par le médaillon qui orne le centre de la couverture du volume car celui-ci comporte une sorte de sceau protecteur. Si on l’observe de plus près, on s’aperçoit qu’il reprend le décor des cartes : le cercle n’est autre que la boule de cristal, au centre de laquelle se trouve un œil ouvert, tandis que l’on retrouve aux quatre angles de la couverture les symboles des quatre couleurs des cartes à jouer, ce qui relie le livre aux activités ésotériques de la Sibylle. Voilà qui rend au livre tout le mystère dont il est trop souvent privé dans les interprétations !

Enfin, la Clef prolonge la métaphore de l’ouverture/fermeture par le biais de l’image du coquillage, suggérée par le personnage féminin qui se trouve à l’arrière-plan. En plus de porter une serrure sur son corset, on remarque que la jupe de la robe rappelle la forme d’un coquillage, qui pourrait être soit une coquille Saint-Jacques, soit une huître. Or, de la même façon qu’il est nécessaire de faire preuve de dextérité pour réussir à ouvrir ces coquillages, la serrure portée par le personnage ne pourra être déverrouillée que si la Clef est armée des intentions adéquates.

 

Le Chaudron de Morrigann: The Enchanted Lenormand - (22) Crossroads / (26) Book / (33) Key (Chemin / Livre / Clef)

 

Les cartes supplémentaires et modifiées

Les doubles cartes Monsieur et Dame

En plus des talents de Virginia Lee, l’ajout de cartes supplémentaires et les changements apportés à certaines lames contribuent largement à créer l’identité si particulière du jeu. Si l’on regarde les lames supplémentaires, on est immédiatement attiré par les doubles cartes Monsieur et Dame, qui ont chacune une version où le personnage est blanc et une autre où il est noir. Voilà qui permet d’adapter de plusieurs manières le jeu au consultant, que ce soit selon sa couleur de peau (et celle de son partenaire) ou au niveau de son orientation sexuelle. Ainsi, il est tout à fait possible de déterminer que le consultant sera représenté par la carte qui correspond à son sexe et à sa couleur de peau, et que son conjoint sera incarné de la même façon dans le cadre d’une relation hétérosexuelle ou par la carte où le personnage est de l’autre couleur dans le cas d’une relation homosexuelle.

Dans certaines formes de tirage, il faut bien évidemment choisir de ne garder qu’une seule lame Monsieur et Dame, mais laisser les deux dans d’autres peut révéler des éléments supplémentaires, comme je l’ai évoqué ici. Il est donc possible de s’accommoder de cette disposition de multiples façons, ce qui ouvre des perspectives très intéressantes !

La Sibylle

Le Chaudron de Morrigann: The Enchanted Lenormand - (37) The Diviner (La Sibylle)L’autre carte additionnelle est un ajout à part entière, c’est-à-dire une véritable création. Il s’agit de la Sibylle, qui m’a plu d’amblée. Tout d’abord, celle-ci est un très bel hommage à Mlle Lenormand puisque c’est elle qui incarne le personnage ! Ceci porte à un niveau supérieur l’atmosphère féerique et intemporelle qui caractérise déjà le jeu puisqu’on est invité à la table de l’une des cartomanciennes les plus célèbres au monde. Celle-ci est concentrée sur les cartes qu’elle étale devant elle et sourit de façon bienveillante. Le jeu utilisé par Mlle Lenormand n’est autre que celui que l’on a entre les mains, ce qui ajoute à l’impression d’être en présence d’un objet qui nous permet de traverser à la fois le temps et l’espace en « rencontrant » Mlle Lenormand d’une part et en ouvrant un accès à un monde féerique et fabuleux d’autre part.

Les qualités de devin de la Sybille sont mises en valeur grâce aux silhouettes qui se découpent de chaque côté du personnage, comme si ses prédictions prenaient vie et se matérialisaient à la manière d’une vision qui se déroulerait devant le consultant. On remarque également que cette carte est, plus qu’un simple joker, une somme de tous les aspects propres à chacune des couleurs d’un jeu de cartes à jouer, et donc de l’ensemble des lames qui composent le jeu. Ceci met habilement en avant le fait que la Sybille a pleinement accès à tous les éléments qu’il contient et qu’elle constitue le lien entre notre monde et celui qui nous est révélé dans les cartes.

Quelques changements de noms

Le travail de réécriture effectué par Caitlín Matthews et Virginia Lee va jusque dans la réinterprétation de certaines cartes, ce qui les inscrit dans une dimension autre que celle qu’on leur connaît habituellement. Ainsi, la Verge devient le Balai qui, comme on l’a vu précédemment, n’est autre qu’un clin d’œil à la figure de la sorcière, que l’on voit d’ailleurs dans son ombre. Ceci donne une nouvelle ouverture sur la carte, qui symboliquement ne représente plus seulement l’idée de conflit et de dispute, mais acquiert désormais également la valeur d’un grand nettoyage, au sens propre comme au sens figuré (on pensera notamment au rôle que tient le balai dans les rituels magiques).

Le Chaudron de Morrigann: The Enchanted Lenormand - (36) The Crossing (Le Passage, la Traversée)Toujours dans le cadre de cette réécriture, la Croix change presque radicalement pour devenir le Passage (« the Crossing »), élargissant ainsi la portée de la carte. En effet, on dépasse les frontières de la tradition judéo-chrétienne originellement dépeinte par le jeu puisqu’on ne présente plus uniquement l’idée de la perte, du deuil et de la peine qu’il génère. L’image suggère ici le passage d’un état à un autre grâce au pont qui traverse une crevasse, partant du côté obscur pour aller vers un espace verdoyant et luxuriant. Ceci rappelle grandement la vision de la mort qu’ont les cultures néo-païennes, qui consiste en le passage d’un monde vers un autre, qui s’exprime souvent sous la forme d’une traversée. Ce type de métaphore était également très répandue au moyen-âge, en particulier dans des textes qui mettaient en scène des fées : en rencontrer et en suivre pour se rendre dans leur pays revenait à passer dans l’Autre Monde. De la même manière, traverser certaines « frontières » naturelles telles que des forêts et des cours d’eau n’était autre qu’une façon imagée d’évoquer la mort du personnage. Cette vision poétique contribue à l’identité particulière du jeu, entre féerie et onirisme, sans pour autant « trahir » l’esprit du Petit Lenormand traditionnel.

Le livre accompagnateur

Le livre est tout aussi soigné que le jeu. Pas plus grand qu’un livre de poche, il se glisse aisément dans un sac. Par ailleurs, le fait que la maison d’édition ait apporté un soin tout particulier à le publier en couleurs est un véritable atout car non seulement la lecture n’en est que plus agréable, mais ce choix participe grandement à la mise en valeur des illustrations.

Le contenu de l’ouvrage écrit par Caitlín Matthews est à la hauteur de mes attentes. Non seulement celui-ci est très bien documenté et agrémenté d’une bibliographie, mais il ouvre également d’intéressantes perspectives au niveau des multiples possibilités qu’offre le jeu. J’apprécie particulièrement l’aspect bien structuré que met en avant Caitlín Matthews : en procédant par étapes dans l’explication des méthodes de lecture propres au Petit Lenormand, elle se montre très pédagogue et rend l’apprentissage aisé et naturel.

Dès l’introduction, on sait que l’on se trouve face à un auteur qui a réellement travaillé les méthodes Lenormand et qui a acquis une certaine expérience dans leur pratique. Ainsi, lorsqu’elle évoque l’importance de la simplicité des illustrations comme une condition sine qua non à une lecture percutante des symboles, je ne peux qu’être totalement d’accord et applaudir des deux mains. Cet aspect est en effet bien trop souvent négligé par les auteurs, illustrateurs et utilisateurs, qui pensent que plus une carte est « simple », moins elle est riche en significations. Dans un Petit Lenormand, c’est tout le contraire : plus une carte est chargée en détails et en ornements, et moins le regard sera attiré par l’élément important, ce qui ne mènera qu’à une lecture approximative et évasive. C’est d’ailleurs cet équilibre entre simplicité et esthétisme qui rebute souvent les artistes à se lancer dans la conception d’un Petit Lenormand.

Après avoir procédé aux rappels de base sur quelques points à respecter en cartomancie, Catilín Matthews évoque les singularités du système Lenormand en insistant sur le fait que le fonctionnement de ces cartes est totalement différent de celui d’un tarot ou d’un autre oracle. Voilà encore un point qu’« oublient » bien des utilisateurs, qui tendent à se servir de ce type de jeu pour effectuer des tirages que l’on fait habituellement avec un tarot… et qui rencontrent de fait des difficultés considérables lorsqu’ils en arrivent à l’interprétation ! Il est donc fort appréciable de trouver dans ce livre ce type de précisions et de mises en garde.

Dès le départ, Caitlín Matthews permet donc au lecteur d’entrer dans le vif du sujet en marquant les particularités des techniques employées par le Petit Lenormand, ce qui mène à une assimilation plus rapide. L’entrée en matière se fait grâce à une histoire qui met en scène toutes les cartes. Il est intéressant à ce propos de noter que ce procédé a pour principal atout de mettre en relief une structure du Petit Lenormand en quatre groupes de neuf cartes chacun, ce qui est extrêmement rare. De plus, l’idée d’un conte pour illustrer l’un des procédés de lecture du jeu reste un moyen ludique d’offrir un premier aperçu de ce qui attend celui ou celle qui s’apprête à s’engager sur la voie de l’apprentissage du Enchanted Lenormand : non seulement la curiosité du lecteur est éveillée, mais ce dernier se sent nécessairement impliqué dans l’histoire puisque celle-ci s’adresse directement à lui. Ainsi, le voilà littéralement happé par ces cartes enchanteresses !

Si les descriptions des cartes restent classiques dans la manière de les présenter, elles élargissent néanmoins le champ d’interprétation en adaptant leurs significations à l’identité particulière du jeu. Les cartes supplémentaires et modifiées sont également très bien détaillées, et les choix des créatrices du jeu sont largement justifiés et apparaissent comme plus que judicieux dans ce contexte. C’est d’ailleurs l’un des points qui montrent que Caitlín Matthews a effectué de réelles recherches sur le Petit Lenormand et qu’elle en a bien assimilé les techniques, car les modifications qu’elle apporte au jeu traditionnel ne trahissent en rien ni les méthodes ni le langage symbolique utilisé par cet oracle.

Un autre aspect très intéressant du livre est la vision de la divination que présente Caitlín Matthews. Pleine de bon sens, elle n’hésite pas à rappeler quelques principes fondamentaux tels que certaines considérations éthiques (notamment le problème que peut poser le fait d’impliquer une autre personne que le consultant dans un tirage) ou évidences, comme lorsqu’elle revient sur l’inutilité de fournir une liste des associations de toutes les cartes entre elles. Je partage tout à fait son avis, car il va de soi que les significations des associations des cartes ne valent qu’au sein du contexte que l’on est en train d’étudier et ne sont donc jamais figées.

On en arrive à présent aux considérations pratiques et aux méthodes proposées pour « apprivoiser » ce Lenormand. J’ai déjà salué la pédagogie dont fait preuve Caitlín Matthews pour permettre à tout un chacun de se familiariser progressivement avec le jeu et ses particularités. Le chemin qu’elle trace emmène l’apprenant étape par étape vers le Grand Tableau, sur lequel je reviendrai quelques lignes plus loin.

Parmi les techniques de lecture qui sont présentées, on appréciera notamment l’utilisation qui est faite des valeurs des cartes à jouer pour calculer la synthèse de certains groupes de lames dans un tirage (méthode testée par mes soins… et approuvée !). Voilà encore une astuce ludique pour intégrer un peu de cartomancie classique à l’interprétation de cet oracle et revenir à des méthodes plus anciennes. Dans certains tirages, il est également recommandé de regarder quelles couleurs entourent la carte référente pour obtenir quelques informations supplémentaires. Ceci est très plaisant, car la lecture s’en trouve approfondie et beaucoup plus complète.

Les modes de tirage proposés sont tous très intéressants car ils permettent d’assimiler les différentes techniques de lecture les unes après les autres puis de les combiner afin d’en faire ressortir un certain nombre d’éléments, affinant ainsi les interprétations pour les rendre extrêmement précises. Le Grand Tableau (dans sa version moderne, ici) reste bien sûr l’objectif à atteindre ici, et il faut reconnaître encore une fois la maîtrise dont Caitlín Matthews fait preuve dans les explications détaillées qu’elle fournit : avec toutes les techniques qu’elle y applique (lecture des quatre angles, des trois premières cartes, associations aux maisons, etc.), ce tirage devient presqu’un jeu d’enfant !

Utilisation du jeu

De façon générale, le Enchanted Lenormand s’utilise comme un Petit Lenormand « classique ». Cependant, l’intérêt principal de cet oracle réside en l’élargissement du champ de vision qu’il propose : au lieu de le confiner aux limites que l’on connaît habituellement, il l’étend de manière naturelle et judicieuse à des cultures universalistes, et en particulier néo-païennes en utilisant des symboles faisant référence à tel ou tel aspect de ces conceptions du Monde.

Ainsi, la lecture en est d’une fluidité déconcertante et l’on s’y plonge comme dans un livre d’images et de contes, comme s’il suffisait de se pencher sur les cartes pour visualiser leurs messages. Bien sûr, les développements évoqués dans cet article permettent certaines libertés avec le système « traditionnel », ce qui ne fait qu’enrichir le champ des possibles. Par exemple, il est tout à fait viable d’adapter certains modes de tirage bien connus et, en y apportant un regard nouveau, d’en tirer des révélations supplémentaires. Voilà qui promet de longues heures de bonheur passées en compagnie de ce jeu !

Il va sans dire que le Enchanted Lenormand peut être utilisé dans n’importe quel contexte, quelle que soit la situation à examiner, car il surprendra toujours par l’extrême justesse de ses messages. Néanmoins, compte tenu de la teneur très spirituelle des illustrations, je le trouve particulièrement pertinent pour l’exploration et la connaissance de soi et pour tout ce qui concerne les domaines spirituels et le chemin de vie.

Par ailleurs, l’atmosphère féerique et onirique qui se dégage de chacune des cartes promet un terrain favorable à la méditation et à la pratique de la visualisation. Ainsi, on aura plaisir à partir à la rencontre des personnages dépeints et à laisser l’esprit vagabonder au gré des paysages !

Remarques

Cette version du Petit Lenormand m’a agréablement surprise. Certes, je m’attendais à apprécier le jeu, mais en le découvrant j’ai immédiatement été transportée dans un univers féerique et onirique, qui sied tout à fait à cet oracle. L’atmosphère créée par Virginia Lee et Caitlín Matthews est fort appréciable, notamment parce qu’elle permet à tout un chacun d’y trouver son compte, quelle que soit sa culture.

De plus, cet angle d’approche ouvre les interprétations vers des horizons plus larges que ceux habituellement couverts par le jeu. On le voit en particulier à travers l’ajout et la modification de certaines cartes, qui contribuent nettement à l’identité de l’ensemble. Par exemple, la Traversée/le Passage (the Crossing) emmène la notion de tristesse et de douleur vers un autre niveau en dépeignant la conception universelle du passage d’un état à un autre ou d’un monde à l’autre, qui peut être compris au sens propre comme au sens figuré. Les choix d’adaptations qui ont été faits par les auteurs sont tout à fait judicieux, tant dans la représentation picturale que dans les symboles évoqués.

Il est très rare de trouver un Petit Lenormand aussi réussi que celui-ci, et je dois avouer qu’il m’est vite devenu indispensable ! Il n’y a dans ce jeu aucune carte qui soit moins pertinente que les autres d’une part, et le livre permet un apprentissage progressif et structuré d’autre part, qui saura séduire les débutants comme les utilisateurs plus expérimentés.

Au hasard d’un tirage, j’ai cependant remarqué qu’une erreur s’était glissée au niveau de la correspondance cartomantique figurant sur le Mont (carte 21). En effet, l’illustration montre le Huit de Piques alors qu’il devrait s’agir du Huit de Trèfles (le Huit de Piques étant le Jardin). L’erreur n’est cependant pas reproduite dans le texte puisque Caitlín Matthews évoque bien le Huit de Trèfles dans le livre. Après échange à ce sujet avec Caitlín, il s’avère que l’erreur n’est bien sûr pas imputable aux créatrices du jeu. En effet, cette carte est une ancienne version du Mont et elle avait été refaite. Cette dernière mouture aurait dû être incluse et l’autre éliminée, mais ce n’est malheureusement pas ce qui s’est passé. Ceci ne pourra donc être corrigé que lors de la prochaine édition du jeu. Que l’on se rassure cependant, ceci n’est pas rédhibitoire à une bonne utilisation du jeu !

Je ne peux que recommander le Enchanted Lenormand à quiconque aime ou souhaite découvrir le Petit Lenormand !

À qui ce jeu s’adresse-t-il ?

Voilà un jeu qui n’aura aucun mal à se faire une place de choix dans toute collection ! Grâce au formidable travail artistique qui a été déployé par Virginia Lee dans sa conception et aux recherches sérieuses auxquelles s’est livrée Caitlín Matthews pour la rédaction du livre accompagnateur, cette version du Petit Lenormand ravira toute personne désireuse d’apprendre à manipuler ce type de jeu ou à se perfectionner dans son utilisation. Cependant, je pense que pour en saisir toutes les subtilités – et elles sont nombreuses ! –, il est souhaitable d’avoir déjà de bonnes bases avec le Petit Lenormand « classique ». Ceci permettra de mieux exploiter les différents niveaux de lecture que propose le Enchanted Lenormand et d’élargir le champ de vision au-delà des cadres établis par le Petit Lenormand « classique ».

Où peut-on se le procurer ?

Comme pour les autres jeux en anglais, il faut ici privilégier le commerce en ligne.

Référence exacte

MATTHEWS Caitlín (text), LEE Virginia (ill.). The Enchanted Lenormand Oracle: Divination Cards for Clarity and Guidance. London: WatkinsPublishing, 2013. [ISBN : 978-1-78028-598-6]

Remerciements / Acknowledgements

[ENGLISH BELOW] Toutes les images illustrant cet article apparaissent avec l’aimable permission de Caitlín Matthews. Qu’elle en soit vivement remerciée !

[ENGLISH] The pictures of the cards included in this review appear with Caitlín Matthews’ kind permission. My deepest thanks go to her for her kindness and her time!

(© Morrigann Moonshadow, le 24 octobre 2013. Reproduction partielle ou totale strictement interdite.)

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20 commentaires

  1. Bonjour Morrigann,
    il me semble qu’il y a de plus en plus de jeux différents qui se nomment Lenormand, j’en ai vu de toutes sortes, mystic, suisse, tzigane etc. alors pourquoi les appeler toujours pareil, alors qu’ils n’ont rien à voir avec le jeu d’origine, juste pour quelques symboles par ci par là? D’accord je n’ai pas tout regardé en détail comme tu le fais en tant que professionnelle.
    Ceci dit les derniers sont assez jolis, alors que je n’ai jamais adhéré aux premiers jeux dont le graphisme ne me plait pas, et même en tant que néophyte, les cartes qui ne me plaisent pas ne me parlent pas.
    En tout cas merci de toutes ces informations très détaillées qui doivent te donner bien du travail. Amitiés.

    • Bonsoir Triskèle 🙂

      Merci pour ton message!

      Comme tu l’as remarqué, il y a une multitude de jeux estampillés “Lenormand”: le Petit Lenormand (éd. Carta Mundi), “Les Cartes Mystiques de Mlle Lenormand“, le “Gilded Reverie” (de Ciro Marchetti), le “Magisches Lenormand“, le Enchanted dont il est question ici pour n’en citer que quelques-uns, et tous sont différents, bien qu’ils s’appuient sur un système commun. En fait, toutes ces versions présentent chacune un intérêt esthétique et symbolique lorsque le résultat est réussi. Un Petit Lenormand comprendra toujours les mêmes symboles, toujours dans le même ordre, et les cartes se liront toujours selon les mêmes techniques, c’est-à-dire celles qui sont propres à ce type de jeu. En substance, tous ces jeux sont identiques dans les grandes lignes. Ce qui fait la particularité de chacun est la vision qu’apporte l’artiste à chaque carte, car c’est bien sûr dans l’illustration que se tient tout le langage symbolique.

      Tu as tout à fait raison: les Petits Lenormand se multiplient depuis quelques temps, car ce système de divination est devenu une mode dans les pays anglophones. Inconnu (ou presque) pendant très longtemps dans ces contrées, ce jeu fascine désormais les auteurs et artistes qui ont décidé de se le réapproprier avec plus ou moins de succès. En fait, c’est un peu comme avec le Rider-Waite Smith Tarot, dont on ne compte plus les versions stylisées!

      Tout comme toi, beaucoup de personnes ont du mal avec le Petit Lenormand… mais quand elles en trouvent un qui leur plaît, c’est généralement le début d’une longue histoire d’amour 😉 Sait-on jamais…

      En tout cas, je suis heureuse que cet article t’ait plu, je te remercie pour les compliments!

      À très bientôt,
      Amicalement,
      Morrigann

    • Merci de ta réponse et passe un bon week-end, amitiés.

  2. Un grand merci pour votre review que je trouve très juste et très pertinente. Je suis moi aussi tombé amoureux de ces cartes que je trouve très stimulantes et inspirantes. De ce que j’ai vu autour de moi, elles ne laissent personne indiffèrent, certains les adorent et d’autres les détestent.

    En ce qui concerne l’ancre, J’ai l’impression que la figure représentée sur le sable est un homme ou femme méditant en position du lotus signifiant ici la stabilité et la profondeur. Ce qui est intéressant c’est que cette profondeur est aussi et surtout intérieur. Le Bouddha disait souvent qu’en méditation il était aussi ancré, stable et indéboulonnable qu’une montagne. Mais c’est peut être seulement ce que j’ai “envie” de voir.

    Néanmoins si je devais évoquer quelques “bémols” :

    – Le prix du pack français honteusement vendu à presque 30 euros alors que je me suis procuré la version anglaise à 13 euros. Le version italienne étant à 16 euros, on est en droit de se demander pourquoi une telle différence. Merci la maision d’édition française !

    – Avoir fourni deux cartes “Monsieur” et deux cartes “dames” c’est très bien mais pourquoi ne pas être allez au bout de la réflexion et avoir permis qu’ils se fassent face ? Les mecs et les dames ne peuvent être que dos à dos mettant à mal ceux qui utilisent le mécanisme des regards.

    Vous qui semblez correspondre avec elle je serais curieux d’avoir son sentiment sur ce sujet. Peut être que ce sera modifié lors d’une prochaine édition.

    Le jeu (et le livre) reste sublime cependant, un vrai bijoux !

    Au plaisir de vous lire

    • Bonjour Ryomu,

      Un grand merci pour votre commentaire et pour votre passage par ici!

      Comme vous le soulignez, ces cartes ne laissent personne indifférent et attirent nécessairement l’œil: certains les trouvent enchanteresses tandis que d’autres sont effrayés, mais tout dépend sans doute de ce à quoi l’on est habitué.

      Pour l’Ancre, il est tout à fait possible de voir plusieurs choses dans l’ombre laissée dans le sable, et je pense que l’esprit relie nécessairement la figure à quelque chose qui est proche de la culture de chacun. Effectivement, une position du lotus prolongerait la signification de l’Ancre et ouvrirait vers d’autres horizons!

      J’ai moi aussi acheté le jeu en anglais pour éviter d’être confrontée à une traduction française approximative, les traducteurs n’étant pas nécessairement des spécialistes ni même des connaisseurs en ésotérisme… Malheureusement, cela mène très souvent à d’énormes non-sens et contresens qui sont préjudiciables au jeu originel et c’est bien dommage! Quant au prix, il est courant que les éditeurs français vendent les mêmes jeux plus chers… car les coffrets ont souvent un coût de fabrication plus élevé! Il n’y a en effet presque plus de maîtres cartiers en France et l’on est souvent obligés d’aller faire fabriquer le jeu ailleurs… Ceci donne un prix parfois abusif, et l’on est bien content d’avoir accès au jeu d’origine!

      Pour les deux cartes Monsieur et Dame, il était important que celles-ci soient identiques, y compris dans la posture des personnages. Le Petit Lenormand est certes pensé à l’origine pour les couples homme/femme, mais il est toujours possible d’établir une convention si l’on a décidé d’utiliser les regards. Ainsi, en gardant comme consultant la carte qui correspond à la couleur du Consultant, on peut par exemple définir que si le Consultant regarde vers l’autre carte de même sexe dans le cas d’une relation homosexuelle, alors les deux regards se rencontrent. C’est ce que je fais.

      Je suis en tout cas ravie de voir que vous appréciez ce jeu!

      En vous souhaitant une belle journée,
      À bientôt,
      Morrigann

  3. Bonsoir Morrigann,

    Merci pour cet article vraiment intéressant que j’avais hâte de lire, depuis que vous m’en avez parlé tout à l’heure, juste après m’avoir montré ce petit Lenormand tout simplement magique ! Je pense vraiment que je vais me le procurer 🙂

    Encore merci pour le tirage cet après midi !

    Odile (la sorcière avec son énorme araignée)

    • Bonsoir Odile,

      J’ai été ravie de vous rencontrer cet après-midi (avec votre amie à huit pattes)!

      Je me doutais que ce Petit Lenormand vous plairait! N’hésitez pas à me donner vos impressions dessus quand vous l’aurez reçu!

      Contente que le tirage vous ait plu, ce fut un plaisir! Vous pourrez le retrouver sur ce blog, au cas où vous auriez envie de l’essayer par vous-même une prochaine fois 😉

      À bientôt,
      Morrigann

  4. Merci beaucoup pour notre belle rencontre et ce moment magique avec ce petit Lenormand revisité aujourd’hui au salon fantastique.

    Je le commanderai bientôt et ne manquerai pas de te dire ce que je vis avec.

    À bientôt 🙂
    Stéphanie L

    • Coucou Stéphanie!

      Un grand merci à toi pour ces beaux échanges et cette jolie rencontre! Je suis contente que ce Petit Lenormand t’ait plu au point de te le procurer! J’ai hâte d’avoir tes impressions sur ce jeu!

      À très bientôt, je te souhaite tout plein de belles choses et de belles inspirations!
      Bises,
      Morrigann

  5. Bonjour,

    Et merci beaucoup pour votre présentation qui m’a enfin décidée en dépit du prix à acquérir ce jeu en français ne parlant pas anglais et me doutant que l’utilisation de traducteurs auraient massacré littéralement l’intention première de l’auteur …

    Je l’ai donc acquis aujourd’hui de chez Amazon et je souhaitais vous demander quelques infos puisque vous l’avez en mains car j’hésite à le retourner pour ces quelques défauts à savoir:

    Donc j’ai bien reçu le tout dans un superbe coffre emballé sous cellophane le coffret impeccablement neuf aucun coup, aucune rayure rien et les cartes étaient également emballées à l’intérieur du coffret sous du cellophane or quand je les aies déballées j’ai pu remarqué sur le coin inférieur gauche de la carte de la “Voyante” une cornette et au dos cette même carte 2-3 rainures et en faisant le tour de toutes les cartes j’ai pu constaté qu’il y en avait plusieurs à avoir par ci par là de légers renfoncements ou des rayures etc …

    Au début je me disais qu’Amazon n’avait rien avoir vu que le coffret et les cartes étaient entièrement sous cello intact et sans coups et les cartes étant protégées par le coffret ces défauts ont du être conçus à source, à l’imprimerie donc comme je ne retrouve aucun commentaire pertinent sur le sujet pouvez me dire si vous avez remarqué cela aussi sur les votre pour savoir si je dois retourner ce coffret ou pas car vu son prix quand même et comme j’ai pu voir une vidéo de la version anglaise où sur la carte de la Voyante le même coin que le mien était également corné je me dis que c’est peut-être dans tous les jeux …

    Je vous remercie d’avance pour votre partage, pour votre réponse et c’est vrai que ce jeu est merveilleux <3

    À bientôt,
    Ombeline.

    • Bonsoir Ombeline,

      Merci pour votre commentaire! Je suis ravie de lire que vous appréciez ce superbe jeu… et navrée que vous soyez déçue par la qualité du coffret que vous avez reçu…

      D’après ce que vous m’écrivez, je confirme qu’Amazon n’y est pour rien puisque le souci se situe au niveau des cartes, qui se trouvaient à l’intérieur du coffret, et qui donc étaient doublement protégées. Je pense que les problèmes de cornes au niveau des angles et de rayures sur les cartes sont dus au processus de fabrication en lui-même: vous avez vraisemblablement reçu un jeu venant d’un lot de fabrication comportant ces défauts. Cela arrive parfois, dans l’imprimerie. C’est pourquoi vous avez pu observer des choses similaires sur d’autres jeux, qu’il s’agisse de l’édition originale ou de la version traduite. Les miens (l’un à usage privé et l’autre à usage professionnel), par exemple, ne comportent pas ces défauts. Malheureusement, ce ne sont pas des choses que l’on peut voir ou prévoir avant d’ouvrir les coffrets…

      J’espère avoir répondu à vos questions, même si je crains ne pas pouvoir vous aider plus avant… J’espère que vous pourrez tout de même profiter de votre jeu!

      À bientôt,
      Morrigann

    • Merci beaucoup pour votre réponse qui m’a quand même bien aidée je vais voir éventuellement si Amazon serait prêt à me le reprendre et si pas c’est qu’il devait en être ainsi mais ainsi je sais que ces défauts ne sont pas constamment présents et qu’il s’agit bien comme vous le dites de “lots défectueux” …

      Bien à vous,

      Je vous souhaite un très beau week-end,

      Ombeline.

    • Bonsoir Ombeline,

      Je suis contente si j’ai pu vous aider à y vois un peu plus clair au niveau de votre souci. Je pense que la question qu’il faut se poser dans ce cas-là est de savoir si ces défauts (qui sont très courants dans les coffrets) empêchent une bonne utilisation du jeu ou non… Bien sûr, vous pouvez contacter Amazon pour voir s’ils peuvent vous échanger le produit 😉

      À très bientôt,
      Très beau week-end à vous également,
      Morrigann

    • Bonsoir Morrigan,

      Pour vous répondre, étant donné que j’avais quelques cartes légèrement rayées dont une “seule” qui l’était profondément, à chaque fois que je battais et que j’étalais et que je voyais la rainure profonde je savais de quelle carte il s’agissait et cela perturbait/parasitait “mon canal intuitif” mais j’ai pu très rapidement l’échanger cette fois-ci tout l’intérieur du coffret est nickel surtout les cartes mais le coffret présente des malfaçons mais je pense que vous avez raison avec ce genre de produit il ne vaut mieux pas trop espérer la perfection et ce, malgré le prix, enfin l’important c’est l’état des cartes car c’est avec elles que nous travaillons le reste est quelque peu secondaire dirons-nous 😉

      Je vous souhaite d’ores et déjà une merveilleuse année 2014 et encore merci pour votre partage …

      A bientôt,

      Ombeline.

    • Bonsoir Ombeline,

      Vous avez bien fait d’échanger votre coffret si les malfaçons présentes sur les cartes vous empêchaient d’utiliser votre jeu sereinement! Je suis ravie que vous ayez désormais un jeu que vous pouvez utiliser sans souci!

      Je vous souhaite à mon tour de belles fêtes de fin d’année!

      Au plaisir de vous lire à nouveau!

      À bientôt,
      Morrigann

    • Je vous remercie pour votre gentillesse, pour votre partage et pour votre site très intéressant qui nous permet de découvrir ou redécouvrir des supports et d’en avoir plus amples connaissances grâce à vous, ce qui permet ainsi de bien nous guider dans nos choix avant achat 🙂

      A très bientôt,

      Ombeline.

    • Merci Ombeline, c’est toujours avec plaisir! 🙂 N’hésitez pas si vous avez d’autres questions, j’y répondrai avec plaisir!

      Je vous souhaite une belle et heureuse année 2014!

      À très bientôt,
      Morrigann

  6. Bonjour,

    j’ai acheté la version anglaise du jeu et j’aimerais savoir s’il existerait une traduction qu’on trouverai sur un site ou un lien ? Cordialement, Merci. Sofia.

    • Bonjour Sofia;

      Merci pour votre passage par-ici et pour votre commentaire.

      On trouve dans le commerce une version française de ce jeu… mais je ne garantis rien quant à sa qualité!

      Il n’existe pas de traduction officielle sur un site, car les textes sont la propriété de leurs auteurs et sont par conséquent soumis aux lois régissant la propriété intellectuelle.

      En vous souhaitant une belle journée,
      À bientôt,
      Morrigann

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