Bloqué(e) face à un tirage? Pas de panique!

Lorsqu’on lit les cartes, il arrive parfois que l’on se retrouve face à un tirage que l’on ne parvient pas à déchiffrer. Ceci peut être dû à une méconnaissance de son support, certes, mais que l’on se rassure : cela arrive même aux cartomanciens les plus aguerris ! Les raisons sont multiples : esprit non disponible ou préoccupé par autre chose, fatigue intense (physique ou morale), cartes qui en apparence n’ont rien à voir les unes avec les autres ou qui ne semblent pas répondre à la question posée (ou ne reflètent pas la situation explorée), etc. Bien sûr, lorsque cela se produit, ranger ses cartes et faire de nouveau le tirage à un moment plus propice peut évidemment être une solution, mais il existe quelques techniques simples qui permettent de sortir de ce type de difficultés. En voici quelques-unes que vous pourrez tester, combiner et adapter à vos besoins !

L’analyse préliminaire

S’il y a une étape à ne jamais négliger dans l’analyse d’un tirage, c’est bien l’analyse préliminaire ! Elle consiste en l’observation minutieuse des cartes présentes dans le tirage, sans pour autant les interpréter. Elle permet notamment de cibler les grandes forces en présence et de voir quelles sont celles qui dominent le tirage et pèsent sur la situation à explorer ou sur la question posée. On peut aussi y déceler celles qui sont totalement absentes, ce qui peut être tout aussi révélateur. Par exemple, si l’on utilise un tarot, il est important de bien en connaître la structure et de bien saisir quels types d’énergies sont attachées aux lames majeures, aux Bâtons, aux Coupes, aux Épées et aux Pentacles (ou Deniers). Si l’une ou plusieurs d’entre elles domine(nt) le tirage, alors elle(s) révèle(nt) l’atmosphère qui plane au-dessus de la situation et qui l’influence. Une absence totale ou une faiblesse particulière peut également être porteuse de sens, en cela qu’elle peut dénoter d’un manque, d’une lacune ou d’un déséquilibre qui influe sur la situation. Avec le tarot, il faut également veiller à prendre en compte le nombre de lames droites et de lames renversées. En fonction du sens qui domine, on obtient des informations supplémentaires sur la manière dont les choses se profilent et vont évoluer.

L’Oracle Belline offre également la possibilité de faire ce type d’analyse grâce à sa structure qui le divise en différentes parties dont chacune est régie par une planète astrologique. On regarde alors quelles sont les planètes en présence et l’on détermine lesquelles dominent, sans oublier de tenir compte également des grandes absentes.

Comme on peut le voir, l’analyse préliminaire est une sorte d’aperçu panoramique du tirage et de ce qui attend le consultant. Elle apporte de précieux éléments et permet une première approche du tirage. C’est en quelque sorte un moyen de « débroussailler » l’ensemble et d’entrer dans le tirage avec quelques éléments que l’on gardera à l’esprit au cours de l’interprétation. Cette étape, qui se fait avant toute autre chose, peut sembler laborieuse au départ. Pourtant, elle est assez rapide à effectuer avec un peu d’habitude, et les quelques minutes passées à observer attentivement la structure du tirage obtenu se révèlent d’une grande aide pour la suite. Y revenir lorsqu’on ne parvient pas à déchiffrer un tirage peut aider à débloquer l’analyse.

Vérifier que les lames tirées fournissent suffisamment d’informations

Aussi surprenant que cela puisse paraître, il arrive dans certains cas et selon les contextes que les cartes ne donnent que des informations incomplètes (ou qu’elles délivrent des messages figuratifs). Selon les supports, on se rendra compte que certaines cartes nécessitent souvent des précisions supplémentaires. Lorsque c’est le cas, il faut apporter un complément d’information qui enrichira la lecture. Pour ce faire, il est recommandé de couvrir la carte jugée « muette » ou « trop peu bavarde ». On prend alors une carte supplémentaire dans l’éventail qui se trouve devant soi et on la positionne sur la carte originelle. La carte ainsi tirée vient compléter et qualifier la première. Les deux sont alors lues ensemble. La première reste la plus « forte » puisqu’elle correspond au tirage originel tandis que la seconde la précise.

N.B. : Couvrir n’est réellement utile que si la première carte ne donne pas suffisamment d’informations. Avant de couvrir, il faut bien s’assurer que tel est bien le cas et qu’il ne s’agit pas d’un simple défaut de compréhension de la part de l’interprète. En effet, ajouter une difficulté supplémentaire à une difficulté déjà existante ne permet en aucune façon d’y voir plus clair, bien au contraire ! Au début, il est difficile de faire la différence entre manque d’informations et défaut de compréhension, mais avec l’habitude et une bonne connaissance de son support, on y parvient !

Laisser « reposer » son tirage quelque temps et y revenir un peu plus tard

Voilà qui mène souvent à y voir plus clair ! Il arrive que l’on manque de recul au moment du tirage, ce qui empêche de faire sens avec les cartes tirées. Laisser le tirage de côté le temps de se changer les idées permet d’avoir un regard neuf quand on y revient, et très souvent de mieux le comprendre. Bien sûr, pour ne pas « fausser » le tirage, il faut d’abord s’assurer que les cartes sorties sont toutes porteuses d’informations suffisantes à la compréhension ! En effet, il est hors de question de laisser de côté un tirage « incomplet » et de le couvrir plusieurs heures, voire quelques jours après, car l’énergie qui était en présence au moment du tirage et celle que l’on a insufflée à celui-ci sont alors perdues…

Utiliser un ou plusieurs autre(s) jeu(x) pour ouvrir les perspectives

Cette technique ludique et surprenante permet souvent de « débloquer » la situation lorsqu’on se trouve face à un tirage que l’on ne comprend pas. Elle consiste à prendre un autre jeu de la même tradition que celle à laquelle appartient celui que l’on a utilisé au départ et de couvrir le tirage problématique avec les mêmes cartes que l’on prend dans le deuxième jeu. Par exemple, si le Cinq d’Épées pose problème dans le tirage originel, on va chercher le Cinq d’Épées dans le deuxième jeu puis on le place à côté (à la droite) du premier. En procédant ainsi, on enrichit le tirage de départ de la symbolique d’un jeu supplémentaire, qui vient alors compléter les informations fournies par le premier.

Ici, il est important d’opter pour un jeu qui appartienne à la même tradition que le premier. Ainsi, un tarot de tradition Rider-Waite Smith sera nécessairement doublé d’un autre Waite, un tarot de type Marseille d’un autre tarot de type Marseille, etc. Cet aspect est très important car il s’agit de comparer plusieurs traitements d’un même langage symbolique, de la même manière que l’on traduirait un texte dans une autre langue, car les cartes sont composées d’éléments de langage : la signification est la même, mais la manière de l’exprimer diffère et les propos sont nuancés.

Cette technique conviendra particulièrement aux collectionneurs qui, par définition, ont plus d’un jeu dans leur tiroir ! Selon l’envie, on pourra choisir de doubler le premier jeu d’un autre qui exploite le même type d’univers, ou au contraire de le compléter par un jeu traitant d’une thématique totalement différente. Par exemple, si l’on couvre un jeu à thématique féerique par un autre jeu s’inscrivant dans la même thématique, on reste dans le même univers mais on en compare deux traitements différents. On aura alors un point de vue complémentaire sur le tirage, qui s’exprimera au moyen d’images qui utiliseront un système symbolique proche de celui du premier jeu, y compris en termes de façon de concevoir le Monde. En revanche, si l’on a opté pour un jeu (par exemple) à thématique mythologique, il sera très intéressant de changer le point de vue du tirage en le couvrant par un autre jeu à thématique mythologique, mais qui fera référence à un autre système mythologique. Le but n’est pas de trouver des équivalences strictes mais d’observer les différentes visions du Monde véhiculées par les jeux utilisés et de voir en quoi chacune vient enrichir la lecture.

Il est également tout à fait possible d’utiliser des jeux qui n’ont rien à voir en termes de thématique. Ils ne feront qu’amplifier les différents points de vue qui peuvent s’exprimer au sein d’une même tradition cartomantique.

Bien sûr, cette technique est applicable a priori à tous les supports du moment qu’ils bénéficient de plusieurs versions. Par exemple, on peut comparer les versions du Petit Lenormand, celles de l’Oracle Belline ou du Rider-Waite Smith tarot, car chacune présente des particularités qui lui sont propres. Ce type de procédé sera plus ardu avec le tarot de Marseille, qui apparaît comme étant un support plus « fixe » dont les réécritures et les réinterprétations sont plus rares. Elles existent, mais en nombre plus réduit que pour le Waite. Il faut donc se montrer attentif si l’on souhaite utiliser cette technique avec cette tradition.

Les astuces présentées ici sont d’une efficacité redoutable et permettent de venir à bout de n’importe quel blocage. Pour se faire une idée de celle(s) qui fonctionne(nt) le mieux pour soi-même, rien de mieux que de les tester. Avec la pratique, on se rendra compte que certaines nous conviennent mieux que d’autres, ou encore que certaines sont plus ou moins appropriées selon le support que l’on utilise.

(© Morrigann Moonshadow, le 30 septembre 2014. Reproduction partielle ou totale strictement interdite.)

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