Contact :
Citrouilles et cavalier sans tête: “La Légende de Sleepy Hollow”
La saison est à s’asseoir au coin du feu en savourant une bonne tasse de chocolat chaud (mettez un bâton de cannelle dedans, c’est encore meilleur !), de thé, de café, ou de tisane. L’une des traditions en vigueur à Samhain est de se réunir près d’un bon feu de cheminée (ou, à défaut, dans un canapé moelleux) et de se raconter des histoires effrayantes. Morts-vivants, zombies, sorcières, goules, fantômes et autres esprits sont donc de la partie, mais l’on se sent protégés, au coin du feu, convaincu qu’ils ne pourront entrer.
Une légende aux multiples adaptations
« La Légende de Sleepy Hollow » fait partie de ces récits. On connaît bien sûr la version magistrale de Tim Burton au cinéma, mais certainement moins le conte original. Il s’agit en réalité d’une nouvelle écrite par Washington Irving dans The Sketch Book of Geoffrey Crayon, Gent., qui fut publiée en 1820. Le conte d’Irving est certes bien moins sensationnel que ce qu’en a fait Burton en 1999, mais il a tout d’une histoire d’Halloween. En fait, la version animée de Disney (qui figure sur le DVD « Le crapaud et le maître d’école ») suit le scénario de départ de façon beaucoup plus fidèle.
La nouvelle de Washington Irving et ce qu’en a fait Tim Burton
L’histoire se déroule aux États-Unis, dans un village tenu par une communauté hollandaise. La trame est très simple : Ichabod Crane, maître d’école venant de la ville, arrive dans la jolie bourgade de Sleepy Hollow (le Val Dormant) pour en instruire les enfants. Au passage, il s’empiffre chez les bonnes gens et convoite Katrina Van Tassel, la fille du plus riche propriétaire du coin. Il la courtise, ce qui déplaît fortement à son fiancé (Brom Van Brunt, surnommé Brom Bones). Comme Ichabod se montre assez poltron, Brom Bones décide de lui jouer un tour. Lors d’une réception chez les Van Tassel, on raconte au maître d’école comment un cavalier sans tête hanterait les environs. En rentrant chez lui, Ichabod est effrayé par ce qu’il a entendu. Il rencontre le cavalier sans tête qui, au lieu de le décapiter, lui lance une citrouille. Le pédagogue (comme on l’appelle dans le texte), cédant à la peur, s’évanouit, ignorant qu’il s’agissait en réalité de Brom qui voulait lui donner une bonne leçon. Quoiqu’il en soit, on ne revit plus jamais Ichabod Crane à Sleepy Hollow.
La scène du cavalier lançant la citrouille figure dans le film de Burton, où l’on a un Ichabod Crane détective certes, mais pas moins peureux que celui de Irving. Voilà une jolie façon de rendre hommage à la nouvelle ! Cela dit, Burton a repris d’autres éléments de la légende afin de les développer à sa guise pour en arriver au résultat que l’on connaît !
Pour les curieux
N’hésitez pas à découvrir quelques-unes des différentes versions de ce conte, en commençant bien sûr par l’original !
La nouvelle de Washington Irving : Washington IRVING, The Sketch Book of Geoffrey Crayon, Gent., New York: Penguin Books [Signet Classic], 1981 [1819-1820].
Le film de Tim Burton : « Sleepy Hollow », 1999.
La version de Walt Disney : « Le Crapaud et le Maître d’école », 1949.
Si vous vous aventurez dans une sombre forêt en cette période de l’année et que vous entendez un cheval se rapprocher de vous en galopant, prenez garde, ce pourrait être le cavalier sans tête !
(© Morrigann Moonshadow, le 26 octobre 2009. Reproduction partielle ou totale strictement interdite.)